L’Europe est sur le point de rejoindre les nombreuses autres régions du monde qui imposent des autorisations de voyage électroniques aux ressortissants des pays exemptés de visa. Après l’ETA de l’Australie qui a montré la voie, les Etats-Unis ont suivi avec l’ESTA, avant de se voir emboîter le pas par le Canada avec son AVE. Pour beaucoup, l’ETIAS (ou Système européen d’information et d’autorisation de voyage) est le résultat de deux facteurs : la situation sécuritaire avec la multiplication des attentats terroristes et la crise migratoire d’une part, puis l’entêtement des Etats-Unis à ne pas respecter le principe de réciprocité de l’exemption de visa, puisque certains pays de l’UE attendent depuis plus de trois décennies leur intégration (Bulgarie, Roumanie, Chypre…).

Comment fonctionnera l’ETIAS ?

La Commission européenne a confirmé que le système ETIAS sera très similaire au programme ESTA actuellement en place aux États-Unis d’Amérique, avec toutefois quelques assouplissements que l’on verra plus loin dans cet article de synthèse. Tous les voyageurs ne pourront pas demander une autorisation ETIAS, car le programme n’est disponible que pour les citoyens d’environ 60 pays exemptés de visa Schengen.

Les voyageurs des pays éligibles seront invités à fournir des informations personnelles, à présenter des documents signalétiques numérisés et à s’acquitter de frais de traitement de dossier pour formuler une demande ETIAS et fouler le sol européen en toute légalité. Bien que l’ETIAS soit encore en phase de conception, la Commission européenne a d’ores et déjà donné ses contours. Les voyageurs devront très probablement fournir :

• des informations personnelles (nom, prénom, adresse, etc.) ;
• leur passeport ou autre document de voyage en cours de validité ;
• Leur lieu et date de naissance ;
• Des informations sur leurs parents.

De plus, les voyageurs potentiels qui souhaitent se rendre dans un pays de l’Union européenne seront invités à fournir des informations supplémentaires relatives à leur voyage, notamment concernant :

• les éventuels risques de leur venue pour la santé publique ;
• leur casier judiciaire, le cas échéant ;
• les éventuels précédents de refus d’entrée en territoire européen ;
• l’historique de leur emploi ;
• toute information utile sur leurs précédents voyages dans un pays de l’UE.

Une fois la demande complétée, la plupart des voyageurs recevront leur autorisation en quelques minutes. Certains pourront même avoir une réponse immédiate, pour peu que toutes les conditions soient bien satisfaites. Certaines personnes devront toutefois attendre jusqu’à deux semaines pour recevoir une réponse, probablement pour des détails techniques. Les autorités européennes peuvent par ailleurs demander des renseignements et/ou documents supplémentaires pour trancher. L’autorisation ETIAS sera alors envoyée au voyageur et sera valable pendant 3 ans, contre 2 ans pour l’ESTA des Etats-Unis.

Quels sont les avantages de l’ETIAS pour l’UE

Les avantages de la mise en place d’un système de visa électronique sont à la fois pratiques, sécuritaires et administratifs. Voici une synthèse des bénéfices du système.

Un gain de temps pour les voyageurs et les autorités

Grâce à l’amélioration et à la rationalisation du passage des frontières, les voyageurs pourront passer plus rapidement les contrôles d’immigration. Les agents aux frontières gagneront également du temps puisqu’ils auront procédé à un contrôle préalable des passagers.

Une amélioration du niveau de sécurité

Comme l’ETIAS est coordonné avec les principales bases de données de sécurité comme Europol et Interpol, la lutte contre le terrorisme et les activités criminelles sera améliorée. Les systèmes de visas électroniques du monde entier ont amélioré la sécurité intérieure des pays en question sans compromettre les arrivées et les recettes touristiques. Les autorités européennes espèrent donc le même succès que l’ESTA des Etats-Unis, l’AVE du Canada ou encore l’ETA de l’Australie.

L’ETIAS devrait toutefois se montrer plus souple que l’ESTA. En effet, la durée maximale des séjours devrait se situer autour de 6 mois (contre 90 jours pour les Etats-Unis). De même, il semblerait que les citoyens exonérés de visa ne soient pas tenus d’obtenir l’ETIAS s’ils ne font que transiter par un pays européen. Rappelons que tout transit etats unis nécessite une autorisation ESTA ou un visa, selon la nationalité du voyageur. En effet, la notion de « transit » n’est pas valable dans le système d’immigration américain.